« Terre pure » est l’expression courante utilisée pour désigner l’univers occidental de la Béatitude du bouddha Amitabha. Elle fait référence également à une section importante du bouddhisme mahayana qui est appelé Amidisme. Le bouddhisme de la Terre Pure est axé sur la foi, la dévotion et la récitation du nom du Bouddha Amitabha. Il permet une accession après la vie à l’univers de ce Bouddha qui est rempli de lumière, de longévité et de bonheur.
Amitabha, Terre Pure, Eveil
Amitabha est le Bouddha des Bouddhas. La popularité de son culte explique ses différentes appellations. En sanskrit, il est nommé « Amitābha » qu’on peut traduire littéralement comme « Lumière Infinie ». Cette infinité fait référence à une étendue dans toutes les directions spatiales combinées avec un temps sans fin. Toujours dans cette langue indo-européenne, ce Bouddha est aussi nommé « Amitāyus » qui signifie « Longévité infinie ». Amitabha revêt également d’autres noms chinois issus des sûtras le concernant.
La récitation du mantra de ce Bouddha de Lumière Infinie et la Longévité Infinie conduit à la renaissance dans la Terre Pure Occidentale de la Béatitude. Elle vous aide à atteindre le Nirvana, à devenir un Bouddha et à contribuer à ce que les autres arrivent aussi à cet état spirituel. Cette récitation de l’amitayus mantra est associée au développement de l’Esprit d’Eveil. Lorsqu’on le fait, il faut visualiser les syllabes, avoir recours à un mala ou à défaut, les mains jointes et dédicacer la pratique. Le plus important est l’intention qu’on met dans le mantra et la volonté de le faire.
Le Bouddha Idéal, une masculine et une féminine en union sexuelle
Lorsqu’on parle de Bouddha, on pense directement à un être humain Eveillé de sexe masculin. C’est l’image qu’on a dans l’histoire de Bouddha. Dans la culture du Tantra ésotérique, on affiche aujourd’hui comme « bouddha Idéal » une image divisée en deux figures, une masculine et une féminine qui sont étreints en union sexuelle. Il faut comprendre que ce n’est pas le sexe qui prime, mais le symbolisme sexuel.
Ces images de Bouddha « masculine » et « féminine » affichent deux aspects principaux de l’Eveil dont l’Amour et la Sagesse. On évoque par ceci le caractère inséparable de ces deux éléments qui sont considérés comme l’essence même de la Bouddhéité. Dans la culture tibétaine, cette liaison est représentée par le « yab-yum ». Le terme « yab » fait référence au père et « yum » à la mère. Dans les monastères et les temples au Tibet, on peut voir des toiles qui représentent ces Bouddhas en union. Pour eux, ce type de représentation est sacré, ce qui n’est pas perçu de la même façon chez les Occidentaux qui les considèrent comme un art oriental érotique.
Dans le Tantra Bouddhique, la tournure est un peu différente. C’est le Bouddha « féminin » qui est associé à l’aspect de Sagesse de l’Eveil et le « masculin » à l’aspect d’Amour et de Compassion. Ces deux figures sont représentées par le vajra et le lotus ou le vajra et la cloche. Dans tous les cas, ce symbolisme n’est pas associé aux différences sexuelles ordinaires.
Le symbolisme des cinq Bouddhas, masculins et féminins
Vu ces combinaisons de Bouddha, féminin et masculin, il n’y a donc pas que cinq Bouddhas, mais dix au total. Seulement, on les associe pour n’en présenter que cinq. Dans le culte, on considère les Bouddhas « féminins » comme parèdres spirituelles des Bouddhas « masculins », c’est pour cette raison qu’on se focalise plus sur les « féminins ».
L’Akasadhatishvari et le Vairocana
Dans cette liaison, l’Akasadhatishvari est le Bouddha « féminin » et le Vairocana le « masculin ». Le Vairocana, lui, est le Bouddha blanc, le Bouddha du centre. Il évoque le Soleil de tout cosmos spirituel. Il diffuse la lumière de la Sagesse et la chaleur de l’Amour dans tous les sens. « Akasadhatishvari » est définie comme « la dame souveraine de la sphère de l’espace infini ». Elle représente l’espace infini au travers duquel passe la lumière diffusée par Vairocana.
C’est la couleur blanche qui est associée à ces deux Bouddhas. Akasadhatishvari est symbolisé sous forme de dakini, autrement avec des habits fluides et flottants et de longs cheveux défaits.
Le Locana et l’Akshobhya
Pour cette combinaison, Le Locana est le bouddha « féminin » qui est la parèdre d’Akshobhya. Ce dernier est le Bouddha bleu foncé qui est le Bouddha de l’est. Symbolisé par l’éléphant, l’animal considéré comme le plus sage des animaux, il évoque la sagesse transcendante. C’est le seul Bouddha que l’on trouve dans les sûtras de la Perfection de la sagesse, notamment dans celui en 8000 lignes. Le terme « Locana » peut être traduit littéralement comme « celle qui a une vision claire » ou « celle qui a l’œil ».
Dans la culture tibétaine, il a un sens plus large : « la dame qui a l’œil de Bouddha ». Ce Bouddha féminin fait référence à l’incarnation de la prise de conscience pure, simple et directe des choses. L’association « Locana Akshobhya » indique ainsi qu’il n’y a pas de sagesse sans prise de conscience et qu’il n’y a pas de prise de conscience sans sagesse.
Le Mamaki et le Ratnasambhava
« Mamaki » veut dire « faisant mien ». Ce Bouddha « féminin » ne doit pas être associé à l’égoïsme, mais on est plus au niveau de l’Eveil. Elle est l’attitude spirituelle prenant en considération toute chose et tout le monde comme sien. Ceci dit qu’il faut apporter à la personne ou à la chose une grande valeur. Elle ne fait aucune différence entre elle et les autres. Le Bouddha masculin qui est associé à elle est le Ratnasambhava qui est le bouddha jaune occupant le quart sud du mandala. Son nom évoque « le produit des joyaux ». Le cheval est l’animal qui le définit et il évoque la vitesse et l’énergie.
Le Pandaravasini et l’Amitabha
« Pandaravasini » signifie « celle qui est vêtue de blanc ». Vous avez compris qu’il s’agit du Bouddha féminin. C’est une personne investie de pureté et même qu’elle est protégée par la pureté. Les énergies d’influences extérieures qui peuvent être nocives ne l’affectent pas. Ce Bouddha féminin est la parèdre d’Amitabha, le Bouddha de couleur rouge, le Bouddha de l’ouest. Ce dernier évoque la lumière infinie, la renaissance et le développement spirituel.
Le Tara et l’Amoghasiddhi
Le nom du Bouddha féminin « Tara » peut être traduit par « celle qui aide à traverser ». On parle ici de traverser la rivière de la naissance et de la mort. Il évoque aussi « salvatrice » qui est l’attitude à adopter pour témoigner son aide envers les autres et l’entraide. Le Tara est associé au Bouddha masculin Amoghasiddhi qui est le Bouddha vert foncé, le Bouddha du nord. Son nom évoque « le succès infaillible » ou « l’accomplissement sans entraves ».