Le bonheur est un sentiment recherché de tous. Mais rares sont ceux qui arrivent vraiment à le trouver. Dans le bouddhisme, le bonheur est synonyme du détachement de toutes choses matérielles ou encore des sentiments néfastes comme la colère.
La Conception du Bonheur dans le bouddhisme
Le bonheur est un sentiment qu’un être humain ressent dans la vie quotidienne, particulièrement lorsqu’une soif ou une envie quelconque est satisfaite. Ceci est la conception ordinaire du bonheur connu par tous. Dans le bouddhisme, la présence du bonheur se fait remarquer lorsqu’ il n’y a plus aucune soif, aucun désir. Le bonheur du bouddhiste est donc lié à l’absence de soif. D’ailleurs, à partir du moment où il existe une absence de désir, la souffrance disparaît aussitôt puisqu’il n’y a plus rien à réaliser. En outre, on peut dire que la non présence de soif est donc également synonyme de la disparition de la souffrance.
Être heureux veut donc dire ne plus souffrir pour un bouddhiste. L’acceptation de tout dans la vie est éphémère et elle permet d’être délivré de la souffrance. En d’autres termes, c’est l’acceptation que rien ne dure. Cela permet de profiter de chaque instant sans en redouter la fin. Les actes de l’être humain déterminent s’il est heureux ou pas puisque tout sentiment est le fruit de ses actions.
Par ailleurs, tant qu’il y a existence de soif, l’être humain ne peut pas trouver le bonheur, car celui-ci restera enchaîné à la souffrance et à un cycle de renaissance successive. Ainsi, l’ultime but du bouddhiste est donc de se soustraire et mettre fin à cet interminable cycle en atteignant le nirvana. Ce dernier est la lumière, la joie et la plénitude, le savoir parfait et le bonheur suprême.
Les classifications du bonheur dans le bouddhisme
Chaque être humain a une conception différente du bonheur selon ses besoins, ses dispositions et ses intérêts. Cependant, d’après la philosophie bouddhiste, le bonheur se divise en deux à savoir le bonheur des conditions élevées et le bonheur des états ultimes.
Le bonheur des conditions élevées
Ceux qui sont réincarnés dans des renaissances favorables connaissent le bonheur des conditions élevées. Ces renaissances sont appelées heureuses, car il n’existe pas d’expérimentation de souffrances extrêmes qui peut être liée à la chaleur ou au froid, la faim, la stupidité et la confusion. Dans cette situation, on peut également profiter des plaisirs qui sont associés aux cinq sens comme les formes, les couleurs, les sons, les odeurs et les saveurs. Le mot Bonheur des conditions élevées est aussi synonyme de bonheur temporaire.
Voici des exemples de bonheur des conditions élevées dans la vie quotidienne. Tout d’abord le fait de pouvoir se coucher et se lever lorsqu’on le veut ou encore le fait de se réchauffer lorsqu’on a froid. Ensuite, cela peut aussi se montrer par le fait de se rafraîchir lorsqu’on a chaud ou manger lorsqu’on a faim. Et enfin, acquérir des connaissances dans divers domaines et développer des aptitudes telles que les sagesses de l’écoute, de la réflexion et de la méditation afin de se libérer de l’ignorance et la confusion. Ceux-ci sont accessibles aux humains. Il faut donc constamment se rappeler que la vie humaine n’est pas seulement faite de souffrance.
Elle comporte ces sortes de bonheur. Il ne faut donc pas passer le temps à ressasser les souffrances quotidiennes. Il faut reconnaître les avantages de la vie actuelle et la chance qu’on a de pouvoir se libérer dès maintenant des souffrances et d’atteindre, ainsi, le bonheur de la libération.
Le bonheur des états ultimes
Le bonheur des états ultimes se divise en deux à savoir le bonheur de la libération et le bonheur de l’éveil. Le deuxième état de bonheur peut être atteint grâce à l’expérimentation du bonheur des conditions élevées.
Les méthodes pour atteindre le bonheur selon Bouddha
Bien que l’être humain désire être heureux, il ignore comment procéder et ainsi créer les causes du bonheur. Bien que l’on ne désire pas souffrir, on ignore comment abandonner les causes de la souffrance. Pour ces raisons, on est encore soumis à la souffrance. Il faut penser que l’expérimentation de ce résultat n’est dû que parce que l’être humain est dans l’erreur. Voici les méthodes pour atteindre le bonheur selon l’enseignement du bouddha :
Suivre le noble sentier octuple
Le but dans la vie est de supprimer la souffrance en éliminant ses causes à savoir l'ignorance, l'attachement et l'aversion. Pour atteindre le bonheur, le Bouddha a découvert, suivi et enseigné une méthode qui conduit à la réussite. Il s’agit du Noble Sentier Octuple. Il faut pratiquer ces huit composants à savoir la vision juste, la pensée juste, la parole juste, l'action juste, les moyens d'existence justes, l'effort juste, l'attention juste et la concentration juste.
Ces huit concepts peuvent être classés en trois catégories principales notamment sagesse, conduite et concentration. Il faut garder en tête qu’il n'existe aucune hiérarchie précise entre ces huit éléments. D’ailleurs, ils doivent plutôt être suivis en même temps pour atteindre le Nirvana qui est le synonyme du bonheur ultime en d’autres termes un paradis, de l’autre côté de la rive.
La vision juste implique de croire dans les Quatre Nobles Vérités en ayant en tête que la vie est souffrance. Cette dernière est causée par le désir de choses temporaires. La pensée juste quant à elle insiste sur le fait d’être prêt à toujours s’améliorer dans tout ce qui est positif. La parole juste met l’accent sur les paroles honnêtes et sur le fait de parler honnêtement. L'action juste implique d'éviter les actes tels que le vol, l'adultère et le meurtre.
L'effort juste implique un effort de persistance et d'attention dans l'application des autres aspects du Sentier Octuple, afin d'éviter les pensées pessimistes et les émotions négatives. Le dernier élément est la concentration juste. La pratique de la méditation est au cœur du bouddhisme et implique des techniques de respiration.
La méditation
À travers ses enseignements, le bouddha a indiqué l’existence de différentes pratiques pour accéder au bonheur. La méditation est considérée comme outil afin d’atteindre le bonheur. C’est un outil de transformation de l’esprit et permet de faire une introspection.
Elle permet la prise de conscience et permet de visualiser tout ce qui détruit le bonheur à savoir les pensées, les émotions et les comportements négatifs. Grâce à cette pratique de conscience, il est possible d’éliminer toutes les impuretés de l’esprit et acquérir la sérénité. La méditation doit être pratiquée régulièrement et avec persévérance.
Se libérer de toutes sources d’attachements
Pour les bouddhistes, l’origine de la souffrance se trouve dans l’attachement aux choses éphémères. Toute chose est impermanente et vouée à disparaître. Or, l’être humain crée du désir et souhaite reproduire une expérience agréable. Ou au contraire, il crée de l’aversion envers les expériences qu’il juge désagréables. Dans ce dernier cas, il ressentira alors des émotions perturbatrices qui l’empêcheront d’accéder à la sérénité intérieure.
Il faut donc sortir de l’illusion qui enchaîne l’être humain. Le bonheur ne se rapporte pas aux plaisirs instables, mais se rapporte plutôt au cœur et à l’esprit. Cependant, il faut noter que le bouddhisme n’interdit pas de goûter aux plaisirs de la vie. Au contraire, il incite à profiter de chaque instant, mais tout en agissant en connaissance de cause et sans créer d’attachement.
Comprendre les différentes sources de malheur et y mettre fin
Il faut savoir que l’être humain est responsable de ce qui lui arrive que ce soit malheur ou bonheur. Le bonheur que l’on recherche ne se trouve pas à l’extérieur, mais plutôt à l’intérieur de soi. Certes, la chirurgie plastique, le changement de conjoint, de sexe, de travail, le déménagement, la nourriture et les vêtements peuvent procurer un petit bonheur temporaire.
En revanche, ceux-là ne permettront pas de trouver le vrai bonheur profond et durable. Certains recherchent le bonheur à travers des actions négatives telles que l’inconduite sexuelle, l’alcool et les jeux d’argent. Mais les humains ne s’arrêtent pas là, ils croient même qu’il n’existe pas de plus grand bonheur que celui éprouvé lors de ces activités. Or, l’enseignement bouddhiste affirme plutôt le contraire de cela.
Supprimer les impuretés occasionnelles
Le bonheur et la souffrance ne peuvent être expérimentés que dans le présent. L’existence du passé et le futur ne sont que conceptuels. En outre, tout ce qui existe est du domaine du moment présent. Mais comment faire pour atteindre le bonheur en soi ? Le bonheur en soi peut être atteint et expérimenté uniquement si on arrive à contrôler voire effacer ce que l’on peut appeler d’impuretés occasionnelles.
Ils sont aux nombres de cinq et peuvent être appelés comme suit à savoir la colère, le désir-attachement, l’ignorance, la jalousie et l’orgueil. Même si l’esprit est à la base de nature pure et lumineuse, on ne pourra trouver le bonheur en soi qu’après avoir supprimé ces impuretés occasionnelles. Tout d’abord, il faut savoir que la colère est une attitude hostile qui arrive lorsque l’être humain est au contact d’un phénomène qui est source de souffrance.
La colère est aussi considérée comme facteur mental et elle a pour fonction d’empêcher le maintien du bonheur à travers le fait d’endurer les méfaits. La colère peut être comparée à un feu qui s’allume, elle possède le pouvoir de détruire les racines de vertus. Il est important de cultiver ce qu’on appelle la tolérance, car c’est un antidote à la colère. Ensuite, le désir-attachement représente lui aussi un facteur mental. Il s’intéresse aux objets qui sont source de souffrance et que l’on considère difficile de vouloir s’en séparer. Sa fonction consiste donc à générer de la souffrance.
Il est vraiment difficile de séparer un esprit qui est attaché à un objet. L’antidote au désir-attachement est la méditation sur le détachement. Par exemple, si l’on est attaché au corps, on doit contempler ses éléments repoussants à savoir qu’il est empli de sang. Le corps se décompose, il se dégrade, il devient laid. On peut aussi méditer sur le fait que si l'on recherche l’objet de l’attachement, on découvre qu’il est sans existence propre, tel le reflet de la lune sur un lac. C’est une illusion de penser que ce reflet représente sa vraie nature.
Après, il y a l’existence de l’ignorance. Elle peut être définie comme l’absence de compréhension ou pire la compréhension erronée d’un phénomène. Elle a pour fonction de supporter l’émergence des émotions perturbatrices. Pour lutter contre l’ignorance, l’être humain a besoin de connaissance. En somme, c’est le fait d’acquérir des savoirs à travers des différentes classes de phénomènes, dont la médecine, les arts, la grammaire, la logique et la philosophie.
En outre, c’est l’obtention d’un esprit stable et clair résultant d’une analyse parfaite de ce qui existe autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de soi. De même pour la jalousie, elle se manifeste par un état d’esprit profondément dérangé par le fait que les autres bénéficient d’excellentes conditions par rapport à soi. Elle génère un sentiment inconfortable à l’esprit. Afin de pouvoir s’en débarrasser, il faut avoir la réjouissance et l’entretien d’une disposition mentale joyeuse.
Enfin, le dernier qui cause l’impureté occasionnelle est l’orgueil. Elle peut être traduite comme un état d’esprit empreint d’arrogance lors de l’observation de sa propre personne. La fonction de ce facteur mental est d’endurer l’irrespect et la production de souffrance. Il s’agit d’un état d’esprit voulant être supérieur qui fait idéaliser sa propre personne tout en dégradant les autres.
Pour pouvoir anéantir l’orgueil, il faut passer par plusieurs réflexions que ce soit sur la maladie, la vieillesse, la mort, l’incertitude, ou sur tout ce que l’on ne connaît pas. En effet, il importe de savoir que ces sentiments engendrent plus de souffrance à savoir la souffrance de l’insatisfaction, de mauvaises situations faisant passer par des hauts et des bas et de l’incertitude.
En résumé, la décision d’abandonner les causes de la souffrance ou de cultiver les causes du bonheur repose entre les mains de chacun. On a l’entière liberté et personne d’autre ne peut le faire à la place de soi-même. Ainsi, si l’on ne désire pas souffrir, on doit soi-même abandonner ce qui en est la cause. Si l’on désire être heureux, on doit soi-même en cultiver les causes.
3 commentaires
Madou Julien
Comment méditer et faire le vide afin de se connecter à son esprit
Christian
Merveilleux texte utile bouddhiste, très enrichissant, merci beaucoups du partage.
Louis
Je suis heureux de découvrir la loi merveilleuse aujourd’hui objet de la grande joie