Comme dans les autres religions, le bouddhisme considère les femmes comme étant des êtres inférieurs que ce soit du point de vue social ou bien religieux. Néanmoins, dans cette pratique, les femmes auraient davantage de chance de remporter le combat pour l’égalité que dans d’autres préceptes. Dès lors, la matière à réflexion consiste alors de déterminer s’il est possible pour une femme d’accéder l’Éveil sans renaitre auparavant dans le corps d’homme. Le bouddhisme et le féminisme est une question qui a toutefois soulevé de nombreuses polémiques.
Le point de vue du Bouddha sur les femmes
A l’ère de l’institution du bouddhisme, la culture indienne avait une tendance accrue à discriminer et dénigrer les femmes. En effet, les femmes n’étaient en aucun cas considérées comme étant des êtres à part entière. De ce fait, leurs droits ainsi que leurs activités restent assez limités. Les femmes étaient considérées comme des entraves à la pratique des moines ou leur nature religieuse, ou capacité.
Aussi, elles étaient mises à l’écart et soumises à des règles très sévères. Dès lors, selon la tradition bouddhisme, si les moines ne devaient respecter que seulement 217 règles, les nonnes par contre étaient régentées par 311 doctrines dont les Huit Grandes Conditions. Cette situation suscite d’autant plus le féminisme dans la religion bouddhisme. Quoiqu’il en soit, on croit dur comme fer que bouddha a toujours reconnu l’égalité entre les deux sexes dans le domaine religieux.
La considération des femmes selon la pratique bouddhique
D’un point de vue philosophique, la pratique bouddhisme soutient que tous les êtres, entre autres les femmes, pouvaient atteindre l’illumination. Cependant, les possibilités pour que les femmes bouddhistes accèdent à l’Éveil restent limitées par rapport à celles des hommes. Par ailleurs, dans les sociétés patriarcales, les femmes ne sont pas considérées au même piédestal que les hommes.
En outre, la religion bouddhisme soutient en grande partie l’infériorité des femmes. Il faut noter que la discrimination envers les femmes est estimée comme étant contraire non seulement avec les normes des sociétés actuelles mais surtout avec les principes élémentaires de la religion bouddhisme.
Atteindre l’éveil dans un corps de femme : est-ce possible ?
Une femme peut-elle atteindre de façon directe l’Éveil sans avoir à subir une renaissance dans un corps d’homme ? Telle est la question qui a été soulevé à maintes reprises dans l’étude du féminisme dans la méditation bouddhique. D’un point de vue théorique, la question ne devrait même pas se poser. En effet, selon la philosophie bouddhisme, tous les êtres, les femmes inclus, auraient probablement la capacité d’accéder à la libération spirituelle, à savoir l’illumination.
Quoiqu’il en soit, bouddha était de tout même réticent quant à la création d’une communauté de nonnes. Effectivement, il n’a changé d’avis qu’après une longue plaidoirie pour la cause des femmes effectuée par son fidèle ami Ananda.
Les contraintes lors de la création de l’ordre des femmes
Dès le commencement, les femmes n’ont pu trouver leur place dans les ordres bouddhistes. La communauté monastique des femmes n’a vu le jour de façon officielle que lors du retour de bouddha à Kapilavastu ultérieurement son illumination. Sa tante a demandé son aval afin de la recevoir, elle et les cinq autres femmes comme bhikkhuni. Dans un premier temps, bouddha s’est montré réticent, mais avec la persévérance des femmes et l’appui d’Ananda, il finit par céder, mais sous certaines conditions.
En effet, il imposa que les femmes soient régies par huit règles qui les classaient sous l’autorité des moines. Au fil du temps, l’ordre des nonnes s’est estompé peu à peu. Même le statut de nonne entièrement ordonnée n’était plus d’actualité, vu que les femmes vivaient dans des conditions économiques précaires. Leurs activités principales étaient orientées vers les tâches domestiques, notamment pour servir les moines. Bref, la renaissance d’un authentique ordre des femmes est pour le moment très difficile.
Le féminisme dans le monde bouddhiste
Le féminisme regroupe un ensemble d’actions et d'idées politiques, philosophiques et sociales, qui concilient un but identique : déterminer, encourager et aboutir à l'égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. L'histoire du féminisme débute vers XIXe siècle, à travers la pensée utopique de Fourier, qui a été reprise sous la plume d'Alexandre Dumas fils. Le féminisme est un concept très vague et ambigüe qui ne doit pas être pris à la légère.
Depuis, les mouvements féministes se sont enchainés et les revendications concernent de nombreux domaines, à savoir : les conditions de travail, le droit de vote, le droit à l’éducation. Entre autres, le fondement concernait le traitement de façon identique des hommes et des femmes, que ce soit dans le cadre de la société ou dans la religion.
Les féministes bouddhistes en occident
Dans la méditation bouddhique, le féminisme est une bataille de longue haleine qui implique beaucoup de courage. La situation des femmes bouddhistes de part le monde diffère d’un pays à un autre. Effectivement, des avancées considérables ont été perçues dans les pays occidentaux. En Occident, au niveau des centres bouddhistes, le nombre des femmes est nettement plus élevé que celui des hommes.
A partir du moment où les pays occidentaux se sont vivement intéressés au bouddhisme, le sujet se rapportant au féminisme a été pris au sérieux dans d’autres pays. En Amérique, les femmes occupent un rôle prépondérant dans l’expansion de la philosophie bouddhiste, aussi bien dans la vie monastique que dans la vie laïque.
Le mouvement féministe en Asie
Arrivé en Thaïlande vers le XIè siècle, le bouddhisme teravâda est devenu la religion principale dans le pays. La majorité de la population adhère à cette pratique. Le christianisme et l’islam sont également présents sur le territoire mais en petit groupe. Un grand lien existe entre le féminisme et la méditation bouddhique, suite aux allégations comme quoi les femmes ne pouvaient atteindre l’Éveil qu’au travers du corps d’un homme.
Les lois d’Ayutthaya soulignent davantage l’infériorité des femmes en les considérant comme la moitié de la valeur du rang de l’homme à qui elle est unie. Le mouvement féministe en Thaïlande milite entre autres pour sauvegarder l’image des femmes, aussi bien dans la société, que le cadre religieux.