Le bouddhisme tibétain qui s’est répandue au Tibet vers le VIIe siècle puise son fondement du bouddhisme. Cette pratique combine trois grandes écoles du bouddhisme, à savoir : le hinayana, le mahayana et le vajrayāna.
Le bouddhisme a fait son apparition dans le nord de l'Inde sous l'influence des enseignements du prince Siddharta Gautama, qui s’est avéré par la suite comme le bouddha historique Sakyamuni. Regroupant ses disciples en un groupe monastique associé à la tradition brahmanique, Siddharta Gautama refusa certains points de la philosophie hindouiste de l'époque comme la conformité de certaines écritures védiques, les cultes sacrificiels qui en résultaient ainsi que le niveau spirituel d'une personne qui était rattaché à une caste par sa naissance.
L’intégration du bouddhisme au Tibet
Le bouddhisme a été incorporé au Tibet au VIIè siècle en parallèle avec l’écriture. Depuis, le pays a connu un développement extraordinaire, qui a marqué notablement l’histoire du pays. Le Tibet était déjà en contact avec les indiens depuis des lustres pour des raisons commerciales. A cette époque, la demeure des sādhu indiens ainsi que les pèlerinages des Hindous se déroulaient à la montagne sacrée Kailash.
Cette dernière était campée au nord de l'Himalaya, dans un terroir annexé par les Tibétains. De cette façon, les tibétains ont pu connaitre le bouddhisme. Toutefois, le bouddhisme s’est intégré de façon officielle au Tibet grâce au soutien des rois. Quant au processus de conversion, il s’est déployé sur plusieurs siècles, accompagné de rivalités religieuses et politiques. Ce n’est qu’au XIè siècle que le bouddhisme a vraiment trouvé sa place au Tibet.
L’initiateur du bouddhisme au Tibet
Vers 609 à 613-650, Songtsen Gampo fut l’initiateur de la religion bouddhisme au Tibet. Au début de son règne, il avait bataillé contre les royaumes bouddhistes et a plutôt favorisé le chamanisme tibétain bön. Il a soutenu le développement de son empire ainsi que la fusion du Tibet. Par la même occasion, il a réussi à faire la conquête de l'Inde, du Népal et avait prévu de s’attaquer aux frontières de la Chine.
Afin de le tempérer, l'empereur chinois lui accorda l'une de ses filles, la princesse Wencheng alors qu’il était déjà marié à la princesse népalaise Bhrikuti. Grâce à ces unions, il a été séduit par les bouddhismes chinois et népalais. Il entreprend alors la construction des temples de Ramoché et du Jokhang. A noter que Thonmi Sambhota, l'un de ses ministres était à l'origine de la traduction des textes bouddhistes indiens.
Les lignées apparues durant l’expansion du bouddhisme au Tibet
Lors de l’expansion du bouddhisme tibetain, de nombreuses lignées ont fait leur apparition :
- Nyingmapa
- Kagyupa (Changpa Kagyu,Drikung Kagyu)
- Sakyapa
- Gelugpa (Kadampa)
- Chi-djé
- Djor-drouk
- Dordjé soum gyi nyèndroup
- Jonangpa
A noter que les quatre dernières lignées ainsi que leurs préceptes ont été assimilés aux quatre premières. Aussi, le bouddhisme tibétain contemporain se découpe uniquement en quatre grandes lignées, connues sous l’appellation « écoles » ou « sectes ».
Le déroulement des cultes et rituels dans le bouddhisme tibétain
Le bouddhisme tibétain trouve son fondement sur de nombreux rituels et objets de culte. En effet, ils accordent une place prépondérante au mouvement et au son lors des cérémonies religieuses. Matérialisant le diamant et la foudre, le vajra aussi appelé dorje symbolise l’indestructibilité venant à bout de n’importe quelle adversité.
Il réduit notamment l'ignorance pour faire place à la sagesse. Au cours des rituels tibétains, le vajra est souvent combiné avec la cloche ghanta ou drilbou. Ils symbolisent de façon bien distincte les principes masculin et féminin. Les manifestations tantriques du bouddhisme tibétain lui défèrent un caractère ésotérique. Elles ambitionnent particulièrement à rendre plus aisé pour le pratiquant l’assimilation des notions abstraites du tantrisme et par ricochet, à encourager la méditation.
Tantrisme : c’est quoi ?
Le bouddhisme tibétain, souvent désigné comme bouddhisme tantrique, souligne que les paroles du Bouddha sont également incluses dans les tantras. Il s’agit des textes anciens ésotériques hindous. Le tantrisme fait référence à une branche combinant un ensemble de procédés pointant à concentrer l'énergie du pratiquant pour lui permettre d’atteindre plus rapidement la voie de l’illumination.
Les fidèles du tantrisme soutiennent que certaines techniques pourvoiraient des pouvoirs surnaturels à ceux qui arrivaient à les contrôler. De nombreuses personnes s’interrogent quant aux nombreuses formes de magie dans le bouddhisme tibétain. D’après Alexandra David Neel, la grande savante française du XXème siècle, la religion des Tibétains est fondée sur de la magie.
Le rôle des moines et lamas dans le bouddhisme titébain
La traduction des textes tantriques ne peut être comprise sans le concours d'un grand maître religieux, à savoir le lama. En effet, ce dernier est mis sur un piédestal dans la communauté tibétaine. A noter que le lama n'est pas obligatoire moine. De ce fait, il peut même se marier. Pour faire des progrès dans la pratique du tantrisme, le fidèle devrait bénéficier de l’assistance d’un lama qui pourra l'initier et le diriger durant son apprentissage.
En effet, il pourra le soutenir, aussi bien, au niveau de l’approfondissement de ses connaissances ou dans la maîtrise des procédés tantriques. Les connaissances des moines et des lamas, qui approfondissent durant quinze à vingt ans la philosophie et les textes sacrés dans les grandes écoles monastiques, diffèrent sans aucun doute la méditation bouddhique des autres religions.
Bonnets rouges et bonnets jaunes : quelles sont leurs significations ?
Pour se différencier des prêtes bonpos et également pour établir l’ordre Nyingmapa, le grand maître du bouddhisme tibétain, la Lignée des Anciens, et ses moines se sont accoutrés d’une robe avec une la coiffure rouge. Pour venir à bout de la domination de la religion bon, d'autres organisations ont vu le jour au cours des siècles suivants.
Les Sakyapas, les Kagyupas et les Karmapas, seront désormais désignés par l’appellation de « Bonnets rouges ». Ces ordres bataillèrent pour déployer leur influence sur le Tibet. Toutes les couches de la société tibétaine s’étaient imprégnées de la religion bouddhisme. Très vite, le précepte sillonne les frontières du Tibet pour s’étendre dans le haut Himalaya,le nord de l'Inde, le nord du Népal et le Bhoutan.